Pour Nathalie Bonhomme, devenir vigneronne était un rêve: elle y pensait, sans vraiment y croire. En 2007, elle travaillait déjà en Espagne dans le domaine du vin – elle possédait sa propre entreprise d’exportation, SeaView Wines – lorsque des amis lui ont proposé de planter des vignes dans la région de Valence pour y produire son vin.

Nathalie BonhommeNathalie Bonhomme

«J’ai eu la chance d’être accueillie à bras ouverts en Espagne, un pays qui peut s’avérer parfois macho et difficile pour une femme, étrangère en plus, qui veut se tailler une place au soleil. Heureusement, j’avais de bons amis là-bas, rencontrés alors que j’exportais déjà plusieurs vins de bodegas espagnoles vers le marché nord-américain. Ce sont eux qui m’ont aidée à réaliser mon rêve», raconte la Québécoise.

Si c’est l’amour qui l’a retenue dans la péninsule ibérique, une série de rencontres fortuites l’a fait progresser dans le domaine du vin. Celle avec le producteur Rafael Cambra, survenue quelques années plus tôt, en 2000, a été décisive: avec lui elle vinifiera ses premières cuvées, dont le El Bonhomme en 2007.

«Rapidement, le projet a grossi, et le El Bonhomme a déménagé dans les chais de Cambra à Fontanares, dans la région de Valence. El Bonhomme a reçu plusieurs prix et mentions en Espagne, ce qui nous a fait bondir en haut de la liste, dans les guides. J’étais particulièrement heureuse de la réception de ce vin au Québec. Ça m’a fait chaud au cœur!» confie Nathalie Bonhomme.

Sa rencontre avec Miguel Gil, le célèbre producteur de la maison Juan Gil, a aussi été très importante. «J’ai d’abord collaboré avec lui à titre de responsable de l’export au Québec, puis dans le reste du Canada, pour la maison Juan Gil. La confiance s’étant établie entre nous, nous avons décidé de créer un partenariat pour les vins Bonhomme. Quand l’idée du El Petit Bonhomme et son assemblage de type côtes-du-rhône a surgi, il n’a pas hésité à m’ouvrir les chais de la maison et m’a laissée jouer avec toutes les possibilités.»

La vigneronne mentionne fièrement que c’est avec l’équipe réputée de Gil Family Estate qu’elle assemble le El Petit Bonhomme, en versions rouge et blanche, ainsi que le El Grand Bonhomme, une cuvée créée exclusivement pour le Québec.

Ces trois vins sont produits dans trois Denominación de Origen différentes, donc dans trois domaines différents: le El Petit Bonhomme rouge, en Jumilla; le El Petit Bonhomme blanc, en Rueda; et le El Grand Bonhomme, en Castilla y León.

«Chaque vin Bonhomme a son histoire. L’idée du El Grand Bonhomme m’est venue car la famille Gil avait acquis un vignoble avec un extraordinaire pedigree de vignes de tempranillo: de 60 à 90 ans d’âge, dans la région de Castilla y León, entre Salamanca et Zamora. C’est une cuvée ambitieuse, mais c’est aussi un vin que j’ai réalisé pour me faire plaisir. On a choisi de le vendre au Québec seulement, en guise de remerciement à mes compatriotes, qui m’ont toujours soutenue.»