Aussi connu sous le nom de jaén, au Portugal, où il est utilisé dans la production des vins de l’appellation dão, le mencía avait pourtant une bien modeste réputation, il y a une trentaine d’années.

Pourquoi? Parce que quand on le plante dans des champs plats et fertiles, en plaine, il devient très productif et très (trop) léger. Toutefois, dans les années 90, des vignerons futés comme Alvaro Palacios et Raúl Pérez se sont rendu compte du potentiel des nombreuses vieilles vignes plus ou moins abandonnées sur des coteaux si abrupts que les vignobles y sont obligatoirement plantés en terrasses, pour retenir le peu de sols disponible. Inutile de dire que les cuvées produites dans de telles conditions sont d’une tout autre nature.

Arômes de petits fruits rouges ou noirs d’une belle fraîcheur, notes minérales rappelant le graphite, élégantes nuances poivrées: les meilleurs mencías de montagne peuvent ressembler aux syrahs du nord du Rhône et montrer un potentiel de vieillissement pratiquement comparable. Dans des versions plus légères, il s’agit d’un vin de soif étonnant pour l’Espagne. Une seconde vie bien méritée.

La renaissance du mencía, dans le nord-ouest de l’Espagne, illustre bien l’évolution de la consommation mondiale. Avec des amateurs qui recherchent de plus en plus la qualité et l’originalité, et une concurrence mondiale accrue, les vignerons ont recours à des cépages qui ont de la personnalité et qui peuvent créer des cuvées distinctives.

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