Autrefois considéré comme un alcool ringard, le gin était associé à un goût de genièvre prononcé et aux maux de tête. Aujourd’hui, cette eau-de-vie s’invite dans les recettes de cocktails de tous les bars à la mode. Le renouveau du gin fait écho à l’intérêt pour les nouvelles saveurs, selon Gabrielle Panaccio, mixologue et propriétaire du LAB: «Les Québécois aiment encourager les entreprises locales. On apprécie leur côté créatif, leur signature distinctive. Depuis 1990, on assiste à un véritable développement du palais québécois. On développe notre goût pour l’amertume, pour les parfums herbacés, et le gin fait partie de cet engouement.»

Portées par le dynamisme de l’industrie des spiritueux québécois et l’attrait pour la mixologie, les microdistilleries se multiplient. Si on comptait deux ou trois gins québécois en 2010, dont le populaire Ungava, il en existe une quarantaine à l’heure actuelle. Patrice Plante, alias Monsieur Cocktail, se réjouit de la profusion des produits de chez nous: «Les entreprises d’ici ont de belles histoires, les créateurs savent faire ressortir la personnalité de chacun des produits de cette nouvelle génération de gin».

Déguster le gin

À Montréal, l’hôtel W a ouvert récemment le Bartizen, un lounge à gin où l’on discute accords gin et tonic, parfums artisanaux. Jean-Sébastien Labelle, responsable du marketing: «Le gin est hyper à la mode. Tous les jeudis, nous mettons à l’honneur un gin québécois et recevons un botaniste pour nous le présenter.» Si certains amateurs aiment le gin dans sa forme la plus simple, nature, ou en martini, la majorité des gens font du gin-tonic le cocktail rafraîchissant à l’heure de l’apéro. «Le gin est un alcool qui plaît autant aux femmes qu’aux hommes, indique Maximiliano Vallée Valletta, mixologue au restaurant Les Enfants Terribles. Si le London Dry d’autrefois était fort en genévrier, c’est désormais un spiritueux que les distilleries travaillent aujourd’hui sans contrainte. Il offre une belle liberté pour les arômes.»

Le bar à gin Bartizen de l’Hôtel W à Montréal.

Sept gins d'ici à découvrir

Dandy

Ce gin est élaboré au Domaine Lafrance avec un distillat de pommes, de raisins et de poires, et non avec une eau-de-vie. Le Dandy Gin est produit à l’aide d’un alambic Stupfler français en cuivre et équipé d’une colonne à reflux pour obtenir des arômes riches qui lui confèrent une belle douceur. Le Dandy a un goût assez prononcé, fruité et floral.

Dandy Old-Tom

Le gin Old Tom est un style né au 18e siècle à Londres. Plus doux que dans sa version originale, le Dandy Old-Tom séjourne dans des fûts usagés de cabernet sauvignon, ce qui lui apporte une teinte cuivrée. Comme pour le Dandy, des notes de fleurs de pommier, de poires et de raisins habillent cette eau-de-vie relevée par une touche de sirop d’érable.

 

Trait-carré 1665

Le Trait-Carré 1665 est fait des mêmes aromates que le dry gin. Il est vieilli dans des fûts de whisky ayant servi à faire du rye (whisky de seigle américain) ce qui explique sa teinte dorée et son goût boisé. On le déguste nature ou sur glace, ou alors on l’utilise en cocktail, en remplacement du whisky.

Madison park rose

Concocté par la distillerie 1769 qui lancera bientôt son quatrième gin, le Madison est un gin floral distillé avec des baies de genévrier, de la lavande, de la coriandre, de la fleur de sureau, des grains de paradis et des baies de cubèbe, un poivre d’Asie du Sud-Est qui lui confèrent des notes d’agrumes. Mais c’est sans contredit sa couleur rose causée par la fleur d’hibiscus qui le distingue. Le Madison s’accorde bien avec le jus de pamplemousse et les toniques. Parfait pour réaliser un Negroni classique.

Panoramix gin bicolore

Véritable curiosité, le gin Panoramix passe du bleu au rose lilas lorsqu’on y ajoute un acide (citron, lime ou tonique avec acide citrique). Rassurez-vous, rien de chimique ici: c’est la fleur de pois bleu qui lui apporte sa teinte bleutée caractéristique. Ce gin mis au point par L’absintherie des Cantons convient particulièrement bien au gin-tonic. Il est léger et facile à boire.

 

Radoune

Audacieux et populaire, le Radoune est élaboré à partir de quatre variétés de champignons sauvages, dont la chanterelle, mais on ne décèle pas le goût des champignons à la dégustation. Son nom fait référence à un charmant coin de pays coincé entre deux montagnes entre Gaspé et Rivière-au-Renard. Sucré et vif, le Radoune est un gin facile à aimer. Ce gin aromatisé est fabriqué par O’Dwyer, une distillerie qui s’est engagée à utiliser 100% de produits biologiques cultivés localement.

 

Le gin de Marie-Victorin

Mis au point par Les Subversifs, une distillerie installée en Montérégie, le Gin de Marie-Victorin est lentement distillé en petits lots, dans un alambic de 350 litres. Autrefois bien connu sous le nom Piger Henricus, ce gin a été renommé en hommage au père de la botanique québécoise et fondateur du Jardin botanique de Montréal. Il est fait de végétaux traditionnels comme on les retrouve dans un dry gin classique. Mais un ingrédient pas banal est toutefois ajouté à la recette: le panais, ce qui lui donne une légère amertume et un petit côté sucré.

 


Cocktails à base de gin

*Veuillez prendre note que certains des produits mentionnés dans cet article sont en quantités limitées. Nous vous suggérons de vérifier la disponibilité dans votre succursale avant de vous déplacer.